samedi 20 juillet 2019

SEUL DANS LE NOIR

Paul Auster


"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain."
Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dasn des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad...
Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dasn cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dasn des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. 

Edition : Babel
Année d'édition : 2011
Nombre de pages : 180
Prix : 7,50 €

«Il n'y a pas qu'une seule réalité, caporal. Il existe plusieurs réalités. Il n'y a pas qu'un seul monde. Il y en a plusieurs, et ils existent tous parallèlement les uns aux autre, mondes et antimondes, mondes et mondes fantômes, et chacun d'entre-eux est rêvé ou imaginé ou écrit par un habitant d'un autre monde. Chaque monde est une création de l'esprit.»

Maeva vous donne son avis :

14/20

August Brill, handicapé suite à un accident de voiture, ancien critique littéraire, veuf depuis peu, est pris d'insomnie à répétitions. Chaque nuit, il s'imagine des histoires. Cette nuit-là, il s'agit d'une autre Amérique en pleine guerre civile...
C'est dans cette histoire que Brick se retrouve dans un trou, vêtu d'un uniforme de soldat. Après en être sorti, il va devoir jouer un rôle capital pour mettre fin à cette guerre civile.

Dans ce roman on a deux "types" de personnages. Il y a ceux de la réalité, August, sa fille Miriam et sa petite fille Katya. Ces trois personnages sont abîmés par la vie qu'ils ont vécu. Bien qu'August se soit trouvé chanceux d'avoir été épargné d'aller faire la guerre, grâce à un mauvais diagnostic, on le trouve malheureux, surement dû à la perte de sa femme. Katya, jeune fille se trouvant au début de sa vie, se croît à l'origine de la mort de l'homme qu'elle aimait, parti en Irak. Et il y a Miriam, qui ne se remet pas de son divorce. 
De l'autre côté, il y a les personnages de l'imagination d'August. Owen Brick, ayant été enlevé de sa vie où il est marié à Flora, il se retrouve dans cext autre monde, en guerre. Il va retrouver son amour de jeunesse, Virginia, qu'on a du mal à cerner. Il va également rencontré différents personnages, qui semble moins sympathique. 

On s'attend à ce que cette histoire imaginé par August, se sentant seul dans le noir, va prendre beaucoup de place dans ce roman, mais finalement, l'auteur se focalise plus August Brill, sur ce qu'il essaie d'oublier en inventant des histoires, sur ce à quoi il ne veut pas penser. Une longue discussion avec Katya, va nous faire comprendre ce qu'a vécu cet ancien critique littéraire. 

C'est un roman où réalité et imagination se croise sans arrêt, où l'on assiste à des histoires dans l'histoire. J'ai bien apprécié la plume de l'auteur, qui nous offre une lecture fluide. Seul dans le noir est un roman qui se laisse lire, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je n'ai pas particulièrement aimé, mais n'ai pas détesté non plus. 

Une lecture particulière, sympa, mais sans plus. 

mercredi 17 juillet 2019

LA JEUNE FILLE SUR LA FALAISE

Lucinda Riley


Pour échapper à une récente rupture, Grania Ryan quitte New York pour aller se ressourcer en Irlande auprès de sa famille. C'est là, au bord d'une falaise, qu'elle rencontre Aurora Lisle, une petite fille qui va changer sa vie.

En trouvant de vieilles lettres datant de 1914, elle se rend compte du lien qui unit leurs deux familles. Les horreurs de la guerre, l'attrait irrésistible du ballet, le destin d'un enfant abandonné, ont fait naître un héritage de chagrin, qui a tour à tour marqué chaque nouvelle génération.

C'est finalement l'intuition d'Aurora qui leur permettra de se libérer des chaînes du passé, et d'aller vers un futur où l'amour triomphe sur la perte.

Edition : Charleston
Année d'édition : 2017
Nombre de pages : 627
Prix : 9,50€


«Ce qui me frappe, c’est que nous vivons comme si nous étions immortels. Nous prenons des décisions, comme si nous allions vivre pour l’éternité, sans penser à l’inévitable, à ce qui nous attend tous au bout de notre route. Bien sûr, c’est notre seul moyen de survivre.»

Maeva vous donne son avis :

17/20

C'est avec grand plaisir que je me suis plongé dans ce livre publié par Charleston. Il faut dire que cette maison d'édition propose des superbes romans, nous offrant une magnifique pause lecture et nous partageant tout un panel d'émotions différentes. Et ce livre n'a pas dérogé à leurs habitudes...

Dans ce roman, Aurora nous conte l'histoire de sa famille sur plus de 100 ans. Le présent et le passé s'entremêlent, nous présentant les aventures de femmes fortes. Aurora intervient par moment pour donner quelques informations supplémentaire ou pour nous résumé certains épisodes afin d'avancer plus vite dans le temps. On a également la vie de Matt, l'ex de Grania Ryan, qui réside à New-York.

J'ai beaucoup aimé voir évoluer les différentes femmes des familles Lisle et Ryan. Je me suis beaucoup attaché à Grania, qui vient se ressourcer en Irlande après avoir perdu son bébé pendant sa grossesse. Elle vient de quitter l'amour de sa vie, Matt, dont nous comprenons les raisons qu'à la fin du livre.
J'ai parfois eu du mal avec le personnage d'Aurora, que j'ai trouvé par moment trop manipulatrice, comme sa grand-mère Anna.Par ailleurs ses différentes interventions m'ont paru plutôt inutile tout au long du roman, à l'exception de la dernière ou toutes les pièces du puzzle s'assemblent. Elle est cepandant, une petite fille pleine de vie, mais aussi très mature.
Les autres femmes de ces familles m'ont également beaucoup touché : Mary, Anna, Sophia, Kathleen. Ce sont des femmes courageuses, que la vie n'a pas épargné.
On a en parallèle le quotidien de Matt, à New-York, qui essaie de vivre après le départ de Grania. J'ai bien aimé ce personnage, bien qu'il ait eu un comportement un peu agaçant pendant une partie de l'histoire.

Grâce à son écriture fluide, Lucinda Riley nous emporte dans une saga familiale en nous transportant dans le temps, de la première guerre mondiale à aujourd'hui. Dans ce voyage de New York à l'Irlande en passant par Londres, elle nous fait vivre différentes émotions. J'ai été très touché par cette magnifique histoire. Un livre qui se dévore car on n'a pas envie de refermer le livre avant de connaître toute l'histoire reliant ces deux familles.C'est un roman passionnant et bouleversant, qui m'a beaucoup plu. Mon premier livre de l'auteur, mais pas le dernier.

Encore un petit bijou des Editions Charleston que je vous recommande !

mardi 2 juillet 2019

LILY RICHFIELD NE TE SAUVERA PAS

Yves Baudrin


Après avoir été élevé par une nourrice à domicile, Woody se retrouve en France chez son grand-père paternel. 10 ans plus tard, à la mort de celui-ci, l'enfant revient en Amérique, face à ses parents trop occupés à faire carrière.Lily, plus femme que mère, n'a que peu d'amour à donner à Woody et se comporte avec lui de manière malsaine.A l'âge de 16 ans, l'adolescent sera placé en maison de redressement. « Lily Richfield ne te sauvera pas » raconte son séjour dans cet antichambre de l'enfer.




Editeur : Fleur Sauvage
Année d'édition : 2017
Nombre de pages : 324
Prix : 19,90€


«Je repense souvent à cette phrase. "C'est pas ta mère qui peut te sauver." Alors qui, nom de Dieu ?  Elle m'a mis au monde et me lâche comme ça. »


Maeva vous donne son avis : 

17/20


Woody, adolescent de 16 ans, a été une première fois abandonné par ses parents, lorsqu'il est parti vivre en France chez son grand-père. Il a été une seconde fois abandonné lorsqu'il a été placé en centre de redressement. Dans ce roman, nous suivons le quotidien de Woody à Red River, ce centre de redressement du Texas. 

La structure de cette histoire est intéressante. En effet, nous suivons principalement Woody, grâce au journal intime rédigé à partir de notes qu'il a pris durant son séjour à Red River. S'ajoute à ce journal intime des mails ou des courriers provenant de Lily Richfield, la mère de Woody, ou encore de Kai Harrelson, le directeur du centre. Cela permet de mieux comprendre l'arrivée de Woody au Texas, mais aussi de cerner ces deux personnages. 

Je me suis beaucoup attaché à Woody, cet américain ayant vécu en France pendant 10 ans, et qui ne trouve pas ses marques à son retour aux États-Unis. On suit son évolution, et malgré tout ce qu'on lui fait endurer, il ne perd pas son envie de vivre et de se battre contre ses tortionnaires. J'ai apprécié également les personnages d'Oleg, ami de Woody, et de Violette, l'infirmière du centre.

Dès les premières pages, le ton est donné, le centre de redressement est plutôt l'enfer pour tous ces jeunes adolescents dont les parents n'en veulent plus. Mais au fil des pages, on se rend compte que ce qui se passe dans l'enceinte de Red River est bien pire que ce que l'on aurait pu imaginer. On assiste, à travers ce que nous conte Woody, à beaucoup d'injustice et d'horreur. On ne souhaite qu'une chose, voir Woody quitter ce lieu.

La lecture de ce roman est fluide, bien que ce soit un roman très dur. Il aborde des sujets difficiles comme les relations humaines, les méthodes d'abrutissement ou encore la corruption.

Je vous recommande ce livre étonnant, qui ne vous laissera pas indifférent.