Paul Auster
"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain."
Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dasn des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad...
Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dasn cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dasn des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire.
Année d'édition : 2011
Nombre de pages : 180
Prix : 7,50 €
«Il n'y a pas qu'une seule réalité, caporal. Il existe plusieurs réalités. Il n'y a pas qu'un seul monde. Il y en a plusieurs, et ils existent tous parallèlement les uns aux autre, mondes et antimondes, mondes et mondes fantômes, et chacun d'entre-eux est rêvé ou imaginé ou écrit par un habitant d'un autre monde. Chaque monde est une création de l'esprit.»
Maeva vous donne son avis :
14/20
August Brill, handicapé suite à un accident de voiture, ancien critique littéraire, veuf depuis peu, est pris d'insomnie à répétitions. Chaque nuit, il s'imagine des histoires. Cette nuit-là, il s'agit d'une autre Amérique en pleine guerre civile...
C'est dans cette histoire que Brick se retrouve dans un trou, vêtu d'un uniforme de soldat. Après en être sorti, il va devoir jouer un rôle capital pour mettre fin à cette guerre civile.
Dans ce roman on a deux "types" de personnages. Il y a ceux de la réalité, August, sa fille Miriam et sa petite fille Katya. Ces trois personnages sont abîmés par la vie qu'ils ont vécu. Bien qu'August se soit trouvé chanceux d'avoir été épargné d'aller faire la guerre, grâce à un mauvais diagnostic, on le trouve malheureux, surement dû à la perte de sa femme. Katya, jeune fille se trouvant au début de sa vie, se croît à l'origine de la mort de l'homme qu'elle aimait, parti en Irak. Et il y a Miriam, qui ne se remet pas de son divorce.
De l'autre côté, il y a les personnages de l'imagination d'August. Owen Brick, ayant été enlevé de sa vie où il est marié à Flora, il se retrouve dans cext autre monde, en guerre. Il va retrouver son amour de jeunesse, Virginia, qu'on a du mal à cerner. Il va également rencontré différents personnages, qui semble moins sympathique.
On s'attend à ce que cette histoire imaginé par August, se sentant seul dans le noir, va prendre beaucoup de place dans ce roman, mais finalement, l'auteur se focalise plus August Brill, sur ce qu'il essaie d'oublier en inventant des histoires, sur ce à quoi il ne veut pas penser. Une longue discussion avec Katya, va nous faire comprendre ce qu'a vécu cet ancien critique littéraire.
C'est un roman où réalité et imagination se croise sans arrêt, où l'on assiste à des histoires dans l'histoire. J'ai bien apprécié la plume de l'auteur, qui nous offre une lecture fluide. Seul dans le noir est un roman qui se laisse lire, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je n'ai pas particulièrement aimé, mais n'ai pas détesté non plus.
Une lecture particulière, sympa, mais sans plus.
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